samedi 13 octobre 2012


                                                                   JOURNAL LIBERTE  du 13/10/2012  

Un programme de 150 000 unités dégagées selon la formule location-vente

Les logements AADL plus chers !

Par : Badreddine KHRIS
Les unités qui seront réalisées selon ce mode coûteraient entre 3,5 et 4 millions de dinars.

Absente des différents programmes depuis douze longues années, la formule de location-vente (L-V) de logements réintègre le plan d’action du ministère de l’Habitat. Si le gouvernement décide de reprendre la réalisation de ce type de logement, c’est qu’il l’a certainement jugée bénéfique, voire impérative pour tenter d’endiguer un tant soit peu la crise qui secoue le secteur. Le citoyen se demande, en toute légitimité, en revanche, sur les raisons qui ont poussé l’État à abandonner une telle formule, appelée communément “magique” et celle “de l’espoir” ? Celle-là même qui a permis à des millions d’Algériens, composant la classe moyenne, d’espérer un jour détenir un toit propre à eux. Mais leur espérance était trop éphémère et la tristesse a aussitôt remplacé leur joie.
Depuis, les centaines de milliers de souscripteurs ne savent plus à quel saint se vouer étant donné que l’agence chargée de cette opération, en l’occurrence l’AADL, ne dispose pas de réponse convaincante à même de les rassurer. Cela étant, le mode de l-v retrouve aujourd’hui sa place parmi les 5 autres offres proposées par le ministère.
Mais va-t-il susciter le même engouement au sein des postulants ? Pas sûr, vu le nombre important de demandeurs, les passe-droits, les retards flagrants dans la construction et la distribution, la négligence…, autant d’irrégularités qui ont caractérisé cette formule depuis environ six ans. Ils semblent échaudés par la mauvaise expérience des deux programmes 2001 et 2002. Pis, un autre paramètre dissuasif s’ajoute à la liste. La tutelle en annonce d’ores et déjà la couleur : les prix seront révisés à la hausse. De la bouche du ministre revenant, Abdelmadjid Tebboune, le logement l-v coûtera plus cher. Il s’afficherait entre 350 et 400 millions de centimes. Il était fixé auparavant à 170 millions de centimes (F4) et 140 millions de centimes (F3). Le ministre se veut toutefois rassurant : “Il sera, certes, plus cher que le logement social, mais ne dépassera pas 400 millions de centimes.”
En tout cas, le prix du mètre carré est fixé après négociations avec son collègue des finances, achevées mercredi dernier. Les raisons à l’origine de cette révision à la hausse ont trait aux prix des matières premières du foncier… qui ont augmenté après dix ans. “Les programmes l-v seront relancés mais la formule sera actualisée car les données ont changé depuis dix ans, notamment en ce qui concerne les prix”, a indiqué le ministre en marge d’une rencontre nationale avec les entreprises de réalisation du programme sectoriel du gouvernement, tenue
jeudi.

Début des travaux avant fin 2012

Le nombre d’unités prévues est arrêté à 150 000 dont 50 000 à lancer dans l’immédiat. Ces logements seront ouverts à tout citoyen intéressé et en priorité ceux des programmes 2001 et 2002 qui n’ont pas été régularisés ainsi que ceux n’ayant pas bénéficié d’un logement ou d’une quelconque aide de l’État.
Pour M. Tebboune, les travaux sur chantiers débuteront en principe avant la fin de l’année 2012, d’autant plus que le choix des entreprises réalisatrices est en cours. Autre nouveauté apportée par le ministre est que le postulant pour l’habitat rural peut améliorer le plan de son habitation et en faire un logement décent avec toutes les commodités nécessaires. En plus des 700 000 DA que lui offre l’État sous forme d’aide, il peut bénéficier d’une autre enveloppe qu’il remboursera suivant un échéancier et selon le mode de l-v. Par ailleurs, le stock de logements prêts existant actuellement est évalué à 101 000 unités. De ce lot, seuls 38 000 sont achevés et habitables. Près de 36 000 autres sont en phase d’achèvement des travaux VRD (voiries et réseaux divers). Ce n’est pas encore le cas pour les quelque 26 000 restants.
Néanmoins, Abdelmadjid Tebboune a souligné que des actions de pré-affectation seront effectuées afin de rassurer les attributaires. Abordant le programme quinquennal (2010-2014), il a précisé : “On en est à mi-chemin.” En termes plus clairs, la moitié du programme global fixé à 1,2 million de logements, soit 650 000 unités, a été réalisée. Le reste sera concrétisé, selon le ministre, dans les deux années à venir. “Nous avons atteint 56% du programme, nous arriverons à 75% en 2013. Les 25% restants seront réalisés en 2014”, a-t-il affirmé.
Ça ne sera pas une mince affaire pour la tutelle compte tenu de la faiblesse du rythme de réalisation actuel. Un tel constat est engendré par les capacités de production trop faibles des entreprises quand bien même (capacités) celles-ci ont augmenté de
70 000 à 80 000 unités/an. Or, le plan quinquennal nécessite, pour qu’il soit achevé dans les délais impartis, un rythme d’édification de 220 000 unités/an… Le ministre a affiché une bonne volonté pour baisser la pression du logement en proposant la révision de tout texte réglementaire demandée par les opérateurs. Mieux, il créera toute une direction afin de résoudre les contentieux qui bloquent les projets. Il a, cependant, exigé des entrepreneurs une amélioration de l’outil de production afin de le rendre plus performant.

B K

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